Claire-Marie Mériaux, membre du collectif Catalyst et administratrice de l’Apes

Publié le : 5 juin 2024 14:39
C'est une organisation sérieuse et saine, expérimentée

Quel est ton pedigree ?
Au début de ma carrière, j’ai travaillé en entreprise classique, en marketing direct. En 2004, j’ai pu  créer, dans le cadre de cette entreprise, une des premières plateformes coopératives. Il s’agissait de proposer aux créateurs de mode émergents un site internet partagé et de leur faire bénéficier d’une communication globale.  
J’ai mené ce projet pendant 5 ans. Intuitivement, je sentais que c’était un projet d’avenir.

Puis je me suis lancée en indépendante, j’ai rejoint le collectif Catalyst, adossé à l’association Anis.

J’y ai trouvé des gens inspirants, qui me comprenaient (enfin !), qui voulaient donner du sens au numérique et à leurs actions. Du numérique, je suis logiquement passée à l’innovation sociale, puis je me suis jetée à corps perdu dans les Communs. Avec le recul, c'est un fil rouge assez logique, je trouve.

Je me suis fait la main dans l’espace de coworking/tiers-lieu lillois Mutualab, où je travaillais et auquel je contribuais activement. On apprenait à gérer ensemble cet espace partagé, directement sur le terrain, c'était un super laboratoire à Communs.

Aujourd’hui, je dirais que mon métier, c'est d’animer des dynamiques collectives au service de ressources en commun (logiciels libres pour les tiers-lieux, appli pour suivre les contributions, gestion de budgets contributifs...). L'idée centrale qui m'anime, c'est de prendre soin : prendre soin de la ressource partagée afin de la préserver dans le temps et prendre soin de ceux et celles qui y contribuent (via le budget contributif et via de nouveaux modes de gouvernance sans lien de subordination...).
Avec le recul, mon étoile polaire, ma ligne directrice a toujours été de coordonner des énergies avec des modèles collaboratifs.

Comment es-tu arrivée à l’Apes ?
J’ai rencontré Luc Belval, son président, au Mutualab. Il est venu me chercher pour apporter de l’aide à l’Apes sur la communication, les réseaux sociaux, le numérique….
Dans notre petit monde de l’innovation sociale, on se sentait assez éloigné de l’ESS canal historique, mais j’ai vite vu à l’Apes des approches intéressantes. Un peu à la fois, je me suis davantage investie. Je m’implique à présent dans le projet Plateformcoop. Nous consolidons respectivement nos approches : j’apporte mon expérience sur les communs et une culture numérique, l’Apes amène une approche très structurée et la dimension territoriale.
En tant qu’administratrice à l’Apes, la meilleure manière que j'ai trouvée pour comprendre cet écosystème, c’est de m’impliquer sur un projet concret.

Que représente l’Apes pour toi ?
Avec sa vingtaine d’années d’expérience, c’est une organisation saine et sérieuse. Ca nous change du chaos actuel, où parfois ceux qui parlent le plus fort sont davantage écoutés que ceux qui font vraiment. A l’Apes, il y a de belles rencontres, de vrais projets. C’est rare et précieux. Tenez bon, vous êtes dans le vrai !

Claire-Marie Mériaux