Faire naître des récits alternatifs sur le sujet de l'alimentation et rendre visible les projets transformateurs
Le principe d'une SSA repose sur trois piliers :
- l'universalité : tout le monde en bénéficie, qu'on soit riche ou pauvre
- le financement par la cotisation sociale
- la gestion démocratique par tous les acteurs de la chaîne : des consommateurs aux travailleurs.
Mise en œuvre, la SSA permettrait d'un côté d'attribuer à chaque personne une somme mensuelle destinée à l'alimentation (par exemple 150 €) pour s'approvisionner en produits dans des lieux conventionnés. De l'autre, elle offrirait un revenu juste et décent aux personnes exerçant un métier lié à l'alimentation.
De nombreuses personnes, paysans, paysannes, professionnelles, salariées ou non du secteur agricole, portent déjà une proposition de Sécurité sociale de l'alimentation, localement et partout en France. Dans les Hauts-de-France, la démarche est par exemple en cours d'expérimentation à Grande-Synthe.
Sans attendre la mise en place ou la généralisation de ce principe, ni même parfois la nommer en tant que telle ou s'y reconnaître, les acteurs ESS des Hauts de France sont déjà mobilisés dans un mouvement de transformation qui se rapproche d'une forme de SSA. Ils interviennent sur plusieurs axes :
- le développement de modèles de production agricole qui garantissent une rémunération juste et des conditions de travail décentes aux producteurs locaux ; un prix accessible et une alimentation de qualité aux consommateurs-mangeurs, tout en préservant l'environnement et les ressources naturelles
- des outils de transformation au service des territoires, par exemple les laboratoires de transformations alimentaires partagés (Foodlab)
- des pratiques de distribution ou de commercialisation partagées et vertueuses, aux mains des producteurs et des consommateurs, garantissant une répartition de la valeur équitable et s'appuyant sur des plateformes solidaires, des supermarchés coopératifs ou participatifs, des groupements d'achats, des restaurants solidaires...
- des lieux de partage et de rencontres autour de l'alimentation : tiers lieux nourriciers, jardins partagés...
- des dynamiques d'implication des mangeurs et de mobilisation des publics, en particulier les plus précaires, vers une approche globale de l'alimentation : épiceries solidaires, structures de l'éducation populaire qui sensibilisent au bien-manger,...
- l'expérimentation de modèles économiques hybrides (des systèmes de solidarités économiques entre mangeur.euse.s et collectivités préfigurant une forme de cotisation sociale) : imbrication d'activités marchandes et non marchandes, financements publics, prix modulés, coopération territoriale, monnaies locales...
- la transformation des modèles de gouvernance vers plus de partage et d'horizontalité.
Il ressort aujourd'hui le besoin de mieux coordonner et animer ces collectifs, de soutenir les différentes initiatives, consolider les projets, former les acteurs, accompagner la transformation des modèles.
Tout un chantier en perspective pour faire naître des récits alternatifs sur le sujet de l'alimentation et rendre visible les projets transformateurs !
A suivre...