Nathalie Bardaille, chargée de mission à l’Apes, revient sur la genèse, le déroulé et les effets de ce parcours de transition économique pour les structures de l’économie solidaire.
L’idée de départ était de s’appuyer sur les nouveaux modèles économiques pour consolider les projets et les activités des acteurs de l’économie solidaire.
Après 5 années de parcours sur les NME, l’Apes a souhaité proposer aux acteurs ESS des Hauts-de-France, un parcours renouvelé. Il est basé sur une approche transversale des Nouveaux Modèles économiques, laissant à chacun l’opportunité d’explorer plusieurs dynamiques économiques et de faire évoluer son activité si besoin.
Économie circulaire, économie de la fonctionnalité et de la coopération, économie régénérative, perma entreprise, économie collaborative, économie des communs, représentent autant de pistes d’évolution, de transitions possibles….
En quoi ces nouveaux modèles peuvent-ils aider les entreprises de l’ESS à développer des projets économiquement équilibrés, tout en proposant des activités respectueuses de l’humain et de l’environnement ?
Ces questions ont conduit à l’élaboration d’un nouveau parcours, qui a intégré ces apports, tout en gardant bien entendu en ligne de mire les fondamentaux de l’économie solidaire, c’est-à-dire une économie à dimension sociale et environnementale.
Le nouveau parcours a démarré en septembre 2024, avec 9 organisations issues du Nord, du Pas-de-Calais et de l’Aisne :
Les acteurs viennent chercher une mise à plat de leur modèle économique, des pistes pour concilier leur projet avec les dimensions sociales, environnementales et économiques, et ils sont également à la recherche d’innovation et d’inspiration.
Les participants apprécient les séances collectives mensuelles, sources de formation, de mise en perspective de leur modèle économique et d’inspiration. Les interventions des experts en collectif sont couplées à un appui individuel.
Le parcours se déroule sur une année : 11 jours en accompagnement collectif et 2 demi-journées en accompagnement individuel.
L’idée est de combiner des apports sur l’ensemble des différents modèles économiques, des exemples et de la mise au travail très concrète en groupe. Au delà de l’expertise amenée par les intervenants, le rôle du groupe est très important dans la démarche pédagogique : chacun membre soutient les autres et représente un appui à la réflexion.
L’Apes assure le fil rouge pédagogique afin de garantir le lien entre chaque séquence et la réflexion globale sur la chaîne de valeur.
Nous avons également recours à un jeu pédagogique, conçu par l’Apes (voir illustration ci-jointe) et à la « carto-party » conçue avec le CERDD (un kit pour révéler toutes les ressources des acteur·rices de votre territoire - à retrouver ici).
C’est un parcours qui bouscule ses participants, qui les amène à faire les choses autrement, à revoir leurs stratégies ou la manière de valoriser leurs actions et de faire appréhender ce qu’elles ont de différent. Tout ça va créer de nouvelles relations et de nouvelles prises en charge d’actions, parfois invisibilisées auparavant.
Pour d’autres, le parcours va leur permettre de pointer les limites de leur modèle économique et va les conduire à retravailler leur projet et son financement.
Un bon indicateur de l’intérêt du parcours est l’assiduité particulièrement élevée de ses participants !
Même si au départ certains s‘inscrivent, motivés par l’approche financière, le parcours les amène à décrypter leur structure à l’aune d’une multiplicité de critères : valeur de ce qui est produit, implication des usagers, ancrage territorial, transition écolo,...
