Tableaux vivants, débats mouvants requinquants, cercle final… La bonne centaine de participants à cette AG-ressource annuelle ont été mis à contribution. On a pris le temps cette fois-ci de laisser de la place aux échanges informels, ce qui a réjoui les nouveaux venus particulièrement nombreux.
https://www.youtube.com/watch?v=h5xl-2LZmPQRetours en sons et en texte sur cette journée-ressource vivante et vibrante, qui a montré que "les bottines pouvaient suivre les babines", comme le dit un proverbe québécois, bref, que les pratiques pouvaient être en accord avec les valeurs !
- avec un podcast regroupant un melting potes de morceaux choisis ici
et des interviews...
d'Eléonore Laroyenne de l'Association des Centres Sociaux du Valenciennois
d'Hélène Bétems, acheteuse à la Métropole Européenne de Lille
de Marjolaine Mantin de Signes de Sens
de Pierre Malavielle d'El Market
- avec une synthèse de la journée ci-dessous.
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Cette rencontre a commencé sous le soleil et dans le cadre privilégié du LaM à Villeneuve d’Ascq par une présentation humoristique et incarnée de l’histoire de l’Apes. « La boite d’impro » a également coaché les personnes présentes pour présenter les diverses activités des acteurs ESS via la déambulation dans une maison virtuelle : salon de la transition économique, salle à manger de la transition écologique, chambre de la transition sociétale…
Luc Belval, notre président, a souligné la dimension « mouvement » de l’Apes et l’importance de jeter des ponts, dans le respect de noter identité, avec les divers acteurs : adhérents, contributeurs, autres acteurs ESS, collectivités, entreprises classiques…
Deux nouveaux membres ont été élus au sein du collectif qui administre l’Apes : El MARKET, précurseur d’une mode éco-responsable, et l'Union Régionale de l'Insertion par l'Activité Économique Nord Pas-de-Calais.
La table ronde sur l’amélioration des pratiques a permis de découvrir l’expérience de la boutique apprenante de Guise via le témoignage de Sarah Collet d’Avenir Développement Formation 02. En coopération avec deux autres structures d’insertion, elle a réhabilité un bâtiment ancien avec des matériaux sains et l’apport des salariés en insertion dans le chantier. « Lorsque la boutique ouvrira, on n’aura pas changé notre activité mais on aura changé notre manière de faire. On sera fiers du résultat car on l’aura fait avec les valeurs qu’on souhaitait mettre en avant », a affirmé Sarah Collet.
Autre intervenant, Denis Dhalluin de la Maison des associations de Tourcoing a mis en œuvre avec l’Apes, la MRES et des partenaires belge et espagnol le projet TEDDA grâce à un financement ERASMUS. Celui-ci a consisté à travailler sur le changement de pratiques en profondeur de petites associations vers la transition écologique. Durant deux ans, des outils ont été construits collectivement pour leur faciliter la tâche.
Il a aussi été question de boussole stratégique durant cette rencontre. C’est Matthieu Candas de la Fédération des centre sociaux qui l’a évoqué, pour engager la transition de modèles socio-économiques. « Il est important de se projeter à 15 ans pour pouvoir opérer des transformations concrètes au quotidien, a-t-il indiqué. Il faut aussi travailler à partir des valeurs partagées et de l’histoire de l’association ». Divers axes sont à travailler, comme la gouvernance, les richesses humaines, l’ancrage territorial et les financements, nerf de la guerre.
De finances, il a aussi été question avec Alice Longuépé de la NEF, établissement financier de l’ESS. Pour elle, il importe de provisionner un budget dédié à l’amélioration des pratiques sur le long terme, et de le valoriser lors de la demande de financements. Parmi les solutions, elle a cité les critères de bonnes pratiques utilisé par certains organismes (NEF, Nord Actif, France Active…) pour octroyer des financements.
Lors du débat, certains ont regretté les justificatifs d’impacts demandés constamment par les financeurs de l’ESS, et la différence de traitement avec les entreprises classiques. Il a été proposé de lancer un plaidoyer pour permettre aux structures de l’ESS de dédier un pourcentage (10% par exemple) des subventions de fonctionnement aux fonds propres, pour pouvoir financer l’amélioration des pratiques. On a aussi parlé de la création d’un fond régional dédié, en complément aux aides existantes.
Lors des ateliers de l’après-midi, qui se sont appuyés sur des débats mouvants, il a été question d’améliorer son modèle économique, d’opérer la transition écologique des associations, de faire des ressources humaines une richesse et de mettre les usagers au cœur du projet. Dans l’atelier sur la place des usagers, les participants se sont beaucoup exprimés : est-ce une cible marketing, une pièce maîtresse du projet, une ressource potentielle, un enjeu pour les financeurs ou tout cela à la fois ?
On est parti de cas concrets : comment les habitants peuvent-ils être acteurs de leur santé, comment les personnes en insertion peuvent-elles être moteur de leur parcours, comment les utilisateurs des voitures partagées Citiz peuvent-ils être des ambassadeurs ? Il a été question de faire avec et non pour, de passer d’un système valorisant les sachants à un autre qui mette au centre la parole des usagers. A l’issue de l’atelier, on a rappelé que cette démarche du « faire avec », qui consiste à permettre aux personnes de participer aux décisions dans une organisation de l’ESS, peut être un levier pour remettre de la démocratie au coeur de la société.
Et comme en écho, le cercle final formé par les personnes présentes a permis de ressentir la force du collectif au travers de quelques mots : coopération, soleil, échanges, solidarités…
Sortie du guide méthodologique pour améliorer les pratiques internes des associations « Engager sa transition écologique ». Disponible ici
Visionnez aussi la vidéo pour retrouver l'ambiance de la journée !