Une plateforme de prêt et d’emprunt d’objets du quotidien entre particuliers
Comment est née votre initiative ? A quels besoins répond-elle ?
Diane Krafft, fondatrice de Tipimi avec Sébastien Liebart, nous répond : « nous souhaitions mettre la consommation, qui est omniprésente dans nos vies, au cœur de la problématique environnementale » : l’idée d’une plateforme de prêt et d’emprunt d’objets du quotidien entre particuliers s’est imposée à nous.
Il s’agissait de proposer une solution facile à mettre en œuvre, parce que déjà pratiquée dans un cercle privé ou familial, pour l’étendre à une plus grande échelle afin de réduire notre consommation collective de ressources naturelles.
Nous sommes, de plus, convaincus que la modification de nos comportements ne pourra s’opérer qu’en agissant collectivement, en proximité, en jouant sur le lien social. Mais, pour passer du réflexe d’achat à celui de l’emprunt, pour changer de réponse face à un besoin pressenti, une phase d’appropriation, de conscientisation est indispensable et nécessite un temps long, qui nous occupe encore actuellement ».
L’association, qui anime aussi un lieu physique, a vu le jour en 2016 et la plateforme en 2017.
En quoi vous reconnaissez-vous dans l’ESS ?
Compte tenu de la nature du projet et de ses enjeux, ce fut une évidence.
La mutualisation implique une importante proximité géographique et donc un ancrage territorial.
En outre, la pratique induit que les bénéficiaires du service soient aussi ses pourvoyeurs et donc qu’ils s’impliquent dans le projet.. Une évidence.
Et il nous paraissait comme allant de soi que les bénéfices éventuels générés par Tipimi soient alloués au projet et à son développement.
Bref, l’utilité sociale et environnementale de Tipimi est dans son ADN. C’est en avançant sur la mise en œuvre du projet, accompagnés par l’Apes, que, comme M. Jourdain, nous avons découvert que nous faisions de l’ESS...
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
Nous vivons dans une société de consommation et de l’immédiateté.
La mutualisation de nos équipements nécessite qu’une communauté ouvre ses objets à l’emprunt avant de trouver les équipements qui vont nous être utiles individuellement.
Il y a donc toute un phase de sensibilisation en amont pour changer les réflexes et acquérir une visibilité et une notoriété suffisante pour générer de nombreux échanges.
Qu’ attendez-vous du projet PlateformCoop ?
PlateformCoop est un projet de grande envergure qui peut permettre de faire grandir rapidement la pratique de mutualisation et donc booster notre développement.
Faire réseau avec d’autres plateformes, faire « masse critique » nous permettra d’être plus visibles et de polliniser notre action sur l’ensemble du territoire.
Propos recueillis auprès de Diane Krafft– août 2022