La Bici - atelier vélo: la réparation sur mesure !
Comment est née votre initiative ? A quels besoins répond-elle ?
Pablo Parra, engagé de longue date en tant que bénévole dans des ateliers vélo associatifs nous répond : « les réparations de base des vélos ne sont pas assez développées par les vélocistes du secteur marchand, car peu rentables. D’autre part, les ateliers d’auto-réparation proposés par des associations ou des privés ne répondent pas aux besoins de tout le monde : ça nécessite un minimum d’appétence pour la mécanique !
Il nous semblait possible de proposer une offre de réparation classique complémentaire et non concurrentielle, qui génère un revenu décent en proposant des services supplémentaires visant à rendre la ville plus cyclable, et donc plus écologique. L’idée est de rendre les cyclistes de plus en plus autonomes en animant des modules de formation destinés aux particuliers et aux entreprises.
Nous souhaitons également promouvoir la pratique cycliste lors d’événements publics.
Notre atelier a ouvert en 2020 à Wazemmes, mais il a très vite déménagé dans un tiers-lieu du Vieux-Lille, grâce à un bail précaire qui court seulement jusque fin 2023 mais à un tarif défiant toute concurrence ! »
En quoi vous reconnaissez-vous dans l’économie solidaire ?
Nous nous inscrivons dans une démarche collective autour du vélo, démarche qui cherche à développer des activités économiques respectueuses de l’écologie et de la valeur du travail.
D’une part, nous essayons dans la mesure du possible de faire du réemploi en récupérant des pièces de vieux vélos qui alimentent une recyclerie pour les acteurs de notre tiers lieux.
Et d’autre part, notre activité est hébergée dans une coopérative d’activités et d’emploi car le statut coopératif est très important pour nous : nos prises de décisions se font de manière horizontale au sein de l’équipe.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
Notre principale difficulté est de trouver notre modèle économique : la réparation seule n’étant pas facilement rentable, il nous faut diversifier nos activités pour équilibrer les comptes.
Une des hypothèses serait de monter une coopérative avec Les Boites à Vélo (qui rassemblent des métiers liés au vélo : livraison, restauration, services divers…) pour mutualiser un local (il nous faut en trouver un avant fin 2023), la communication, la gestion des partenariats, les salariés...
Qu’attendez-vous du projet PlateformCoop ?
Le développement d’une plateforme en logiciel libre pour gérer le quotidien de chaque activité va faciliter les échanges entre réparateurs et développer la coopération : chaque acteur ayant des points forts, la qualité de l’offre globale va s’améliorer.
Le fait que PlateformCoop ait une démarche d’implantation territoriale des plateformes évite aux usagers d’avoir à se déplacer, dans une ZAC lointaine par exemple, et facilite les relations avec les collectivités territoriales.
Propos recueillis auprès de Pablo Parra – Août 22