Le nouvel esprit sportif : économie des ressources naturelles et lien social !
Prêt de matériel sportif entre particuliers
Comment est née votre initiative ? A quels besoins répond-elle ?
Clément Hostache est le fondateur de la plateforme ShareAthlon, qui propose du prêt de matériel sportif entre particuliers. Il raconte : « Ma compagne voulait se mettre au vélo, mais rechignait à l’idée de dépenser 200 euros sans être certaine d’en avoir une pratique à long terme.
En parallèle, chez Décathlon (j’y étais salarié), nous réfléchissions pour motiver les non-pratiquants d’un sport à s’y mettre. Ma sensibilité à la transition écologique et à l’économie sociale et solidaire ont fait que je me suis lancé dans l’aventure : ma société répondant aux critères de l’agrément ESUS(1), est née en 2019.
La plateforme de prêt de matériel sportif répond à plusieurs besoins : dissocier le pouvoir d’accès du pouvoir d’achat, préserver les ressources naturelles en permettant de produire moins d’objets neufs et enfin réinstaurer du lien social entre les gens. L’accès aux services est gratuit : seuls les groupes de partage privés (les salariés d’une grande entreprise par exemple) financent la plateforme, qui boucle son budget grâce à une activité complémentaire de conseil et de formation à l’urgence climatique.
En quoi vous reconnaissez-vous dans l’économie solidaire ?
Notre objet est clairement d’utilité sociale, et ancré sur le territoire car l’outil technique qu’est notre plateforme ne fonctionnerait pas sans une animation de proximité. Et l’agrément ESUS garantit notre lucrativité limitée.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
Le fait de n’avoir pas voulu du modèle « start-up » classique a créé une complexité de lecture de notre projet. Nous n’avons pas voulu lever des fonds comme les autres start-ups et l’amortissement de notre logiciel de plateforme pèse encore très lourdement sur notre équilibre budgétaire. A cela, s’est ajouté la Covid et l’impossibilité de faire de la promotion de la plateforme. Aujourd’hui, le projet parvient à dégager un salaire modeste, mais surtout grâce à l’activité de conseil.
Qu’ attendez-vous du projet PlateformCoop ?
PlateformCoop peut nous aider sur 2 axes. D’abord, pouvoir passer sur un logiciel libre nous libérera du poids financier de la maintenance d’un logiciel propriétaire. Ensuite, le lien que va créer le projet avec les collectivités territoriales peut l’enraciner sur des territoires et le promouvoir auprès d’entreprises pour la mise en œuvre de partage d’équipements entre leurs salariés.
Lien vers le site de Shareathlon
(1) L’agrément « Entreprise solidaire d’utilité sociale » dit « agrément ESUS » est décerné aux entreprises qui répondent à différents critères :