En s’appuyant sur le Pacte pour la transition, un collectif plein d’allant a mis du liant dans ce pays verdoyant ! Partants ?
En s’appuyant sur le Pacte pour la transition, un collectif plein d’allant a mis du liant dans ce pays verdoyant ! Partants ?
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« Au départ, nous avons lancé le collectif "Ensemble pour le climat en Avesnois", explique Danielle Pautrel. Puis nous avons découvert le "Pacte national pour la transition", une mine de ressources sur ces questions. Nous avons profité de la fenêtre des élections municipales pour interpeller les candidats du Pays de Mormal. »
La mayonnaise a pris. 12 listes sur 54 communes ont signé plusieurs engagements du Pacte et 6 listes ont été élues. Sur sa lancée, en septembre dernier, le collectif a organisé une matinée inspirante et participative sur l’alimentation durable, mêlant élus, techniciens et citoyens. « Nous avons invité l’Apes qui a des compétences d’animation territoriale entre acteurs divers, explique Christophe Lemoine, autre membre du collectif. Le Parc naturel régional de l’Avesnois, qui pilote le Projet Alimentaire Territorial*, est venu. Nous avons imaginé des solutions : comment par exemple mettre en lien producteurs locaux et cantines scolaires pour des repas plus locaux et bio, comme c’est stipulé dans la loi EGalim ? Des liens se sont noués. »
Le collectif souhaitant se positionner comme animateur et « ne pas faire à la place », des groupes locaux se sont constitués dans les communes. Si "Ensemble pour le climat" se veut constructif, il reste vigilant. Un observatoire va vérifier chaque année où en sont les engagements pris sur le terrain.
ensemblepourleclimat.mormal sur FB
* Il consiste à envisager cette problématique sous divers angles : circuits courts, sensibilisation, gaspillage, santé, emplois… en intégrant dans la réflexion les parties prenantes, y compris les citoyens.
« Une matinée créative très riche »
Fanny Richard, adjointe au maire de Landrecies
« Dans notre commune, une nouvelle cantine est en construction et nous travaillons sur un nouvel appel d’offres pour avoir davantage de repas à base de produits locaux, bio et moins carnés. J’ai participé à la matinée organisée par le collectif, qui a été très riche. On a pu partager notre expérience et en écouter d’autres, comme celle du Pays de Solesmes qui a mis en place un groupement des commandes. Nous avons un producteur de viande bio et des maraîchers sur la commune, ce serait intéressant de les intégrer, quand c'est possible, dans les achats. Nous aimerions aussi par la suite permettre à nos aînés de manger à la cantine avec les enfants. »
Marc Fertin, chargé d’accompagnement A petits pas en Avesnois
« Nous sommes présents depuis une dizaine d’années sur l’Avesnois et accompagnons des porteurs de projet, notamment en agriculture. Au début, les maraîchers du territoire livraient à Lille ou Valenciennes. Ceux que nous avons accompagnés, qui ont cultivé en bio pour la majorité, ont commencé à vendre en circuit court, via des amaps, en vente directe ou dans les magasins bio de l’Avesnois.
Nous les mettons en synergie entre eux, nous facilitons les mutualisations et coopérations. Nous participons aussi aux travaux de réflexion sur l’alimentation durable avec les autres partenaires, le Parc naturel régional, le Cotess (Conseil Territorial de l’Économie Sociale et Solidaire) Sambre-Avesnois et les collectivités.
Les dynamiques citoyennes comme ce collectif autour du Pacte pour le climat nous paraissent intéressantes. Une nouvelle génération d’élus émerge qui peut faire bouger les choses. Développer une filière locale pour la restauration collective est complexe. Il faut favoriser la confiance et la coopération pour des projets mêlant élus, professionnels et citoyens. Sinon, ça risque d’échouer.
Concrètement, aujourd’hui, peu de producteurs du territoire peuvent répondre à des marchés conséquents de la restauration collective. Il serait pertinent de travailler sur l’échelon manquant, une légumerie collective par exemple qui livrerait des cantines centrales. Dans les appels d’offres, on peut intégrer une clause de proximité pour la préparation des repas et une clause d’insertion.
Par ailleurs, on a aussi besoin de théoriser les choses pour que les projets initiés durent. C’est tout l’intérêt des coopérations avec l’Université de Valenciennes : comment les habitants peuvent-ils s’approprier leur territoire ? Comment le considérer comme un commun, en matière d’alimentation, de mobilité ou d’emploi ? Ce sont des visions de la société à explorer. »
« Les sens du goût » ou la sensibilisation avant tout
Basée à Le Quesnoy, cette association vise à sensibiliser les habitants à l’alimentation durable en passant par le plaisir des papilles. « Nous avons participé à la matinée organisée par le collectif citoyen, explique Antoine Demailly, responsable pédagogique. Favoriser l’approvisionnement en local, en légumes et en bio, c’est bien, mais ça ne suffit pas. Avec notre savoir-faire, nous envisageons d’intervenir auprès des encadrants des repas dans les cantines pour dépasser les a priori sur le bio et les repas sans viande, en leur apportant des connaissances et surtout des émotions positives. » L’association est allée un cran plus loin avec le projet d’un restaurant d’insertion. « Au départ, nous avons accompagné un groupe de personnes au RSA sur l’alimentation durable. Avec eux, nous avons visité un restaurant d’insertion. Ils nous ont dit : on veut faire ça ici ! Du coup, on les a accompagnés sur ce projet. Actuellement, ils se rôdent en proposant bénévolement des repas tous les 15 jours avec des produits locaux et à petit prix. Ça attire 30 à 50 personnes à chaque fois. »
lessensdugout.org
« Terre de sens », ferme du « nous »
Des parents bientôt en retraite, une ferme moyenne en pluriactivités exploitée en GAEC, un fiston en transition, un collectif de bénévoles bien motivés… Et voilà comment un projet nouveau émerge à Bermeries, bien dans l’esprit de l’économie solidaire! « Aujourd’hui, je travaille sur une partie du terrain en maraîchage bio, explique Simon Jacquart, le fils des fermiers. Un autre jeune se lance dans l’élevage. Et il y a toute une palette d’activités pilotée par une association : la gestion de l’amap, les chantiers collectifs, la réhabilitation de locaux pour héberger des woofers… » Le projet pour la ferme : permettre à des personnes de développer d’autres activités : pourquoi pas un paysan-boulanger cultivant le blé sur place ? Et la transformation du lait ? Et même une gouvernance collective du tout, ferme et association ? Simon, formé à l’Université du Nous, est heureux d’apporter ses ressources pour faciliter les prises de décision, prises « au consentement ».
amap.terredesens59.fr
universite-du-nous.org
« La Chèvrerie des sabotiers » en pleine cabriole !
Ex-éduc spécialisé, Patrick Piriou s’est reconverti dans l’élevage de chèvres en bio à Mecquignies. Premier saut. « J’ai remarqué qu’il manquait un marché dans le village, j’ai proposé de rejoindre l’association "Paysannes en bio" et d’organiser dans ma grange un marché de producteurs bio avec des animations musicales ». Deuxième saut. « Et puis je suis assez manuel, je récupère plein de choses. Donc j’ai proposé de mettre en place un repair café ici aussi. » Ne voilà t’il pas que sa ferme a également accueilli la fête des possibles du collectif Ensemble pour le climat ! S’arrête-t-il là ? « Livrer les cantines ? Non, j’ai déjà assez de débouchés. Par contre, faire des sensibilisations sur le bio pendant des événements, là je veux bien, oui. » Banco !
La Chèvrerie des sabotiers sur FB