PlateformCoop : les avancées du projet à fin 2022

Un an aprés son lancement, PlateformCoop présente un point d'étape sur ses réalisations, ses questionnements et ses perspectives.

Publié le : 6 septembre 2024 11:56

Axe 1 : Animer un réseau des plateformes coopératives

A ce jour, 7 porteurs d’initiatives de plateformes constituent le réseau :

  • Tipimi : Des échanges d’objets à la rescousse de la planète et du lien social
  • ShareAthlon : Le nouvel esprit sportif, économie des ressources naturelles et lien social
  • Label Epicerie : du bon pour tous
  • L’épicerie coopérative Arrageoise : un prix juste pour tous
  • LeCourtCircuit.fr : vos produits locaux, toujours plus proches de vous
  • Lille bike : la livraison express et écolo
  • La Bici - atelier vélo : la réparation sur mesure

Voir la présentation des initiatives de plateforme ici.

Constituer le réseau s’avère être la partie la plus difficile pour deux raisons : l’éclatement géographique des acteurs et leur manque de disponibilité.

L’enjeu est de rendre concrets les apports de PlateformCoop pour ces acteurs afin qu’ils s’investissent dans le réseau.

Un travail sur l’identité du réseau a commencé (voir « transversal et communication », plus bas).

Pour construire ce bilan de fin d’année nous avons mené une réflexion sur l’évolution de notre vision des plateformes coopératives, en confrontant nos attentes au début du projet avec ce que l’on a pu observer chez les acteurs rencontrés.

Définition de nos plateformes coopératives

- elles se sont créées sur un projet citoyen pour répondre à une préoccupation : résilience alimentaire, revalorisation du lien social, préoccupation écologique...

- ce sont des projets collectifs

- des projets qui sont innovants sur leur territoire, du moins au moment de leur naissance

- le projet est d'emblée pensé comme multi-activités : un tiers-lieu pour Tipimi, une cuisine sociale pour l'Epicoop, la sensibilisation à l'écologie pour Shareathlon

- l'outil numérique est un support mais pas le cœur du projet, ce qui engendre des difficultés de financement et de développement

- les plateformes coopératives ne se définissent pas comme telles : leur finalité est primordiale pour elles, et non pas l’outil informatique qui en est juste un support

- elles fonctionnent sur des modèles économiques qui se cherchent encore, ce qui engendre de la multi activité, et augmente le besoin de s’appuyer sur une communauté active

- les plateformes doivent sans cesse prouver leur utilité, qui n'est pas économique (au contraire des plateformes collaboratives), mais plutôt sociétale : l’Epicoop communique sur le fait qu’elle est moins chère que la grande distribution, le prix solidaire est pratiqué par Label épicerie, Tipimi a maintenant un groupe d’échange pour des étudiants, Shareathlon a été sollicité pour faire de la formation sur la fresque du climat auprès des Vice-présidents de la Région, le Court Circuit permet aux producteurs de s'organiser et de regagner en indépendance par rapport aux grands circuits de distribution.

Les logiciels : point d’avancée

Le logiciel d’échange de biens et de services : Le cahier des charges a été remis à notre prestataire, les Tilleuls.coop, en août dernier. Le développement de ce logiciel est estimé à 129 000€ HT, soit plus de la moitié du budget total de développement.

Parmi les questions importantes qu’il a fallu arbitrer :

  • le moyen de paiement et son automatisation : une solution européenne par rapport à l’américaine a été privilégiée, dans le respect de la valeur de proximité du projet.
  • le système de notation : Dans la mesure où il est difficile de séparer la notation de l’expérience de la notation des usagers, tout système d’évaluation a été retiré afin de ne pas basculer vers un système marchand.

Le logiciel des réparateurs de vélo

La demande en réparation de vélo a explosé suite à la crise Covid. Des réparateurs et des initiatives numériques sur ce thème fleurissent.

Une rencontre avec « Dans ta roue », projet nantais, n’a pas débouché sur une coopération car leur modèle ne permet pas de construire une communauté de réparateurs qui œuvre de concert pour stabiliser leur activité.

De ce fait, un groupe de travail a émergé pour construire le cahier des charges du logiciel, livré à notre prestataire informatique courant décembre.

La bonne nouvelle concerne le budget : une première estimation nous place en dessous des 100 000 euros, ce qui nous permet de nous projeter vers d’autres fonctionnalités demandées par les réparateurs.

Afin de faciliter l’engagement des réparateurs sur ce travail rigoureux, l’Apes expérimente le budget contributif. Une enveloppe de 3 500€ a été mise a disposition des réparateurs : la répartition de ce budget est animé par Anis-CATALYST, également prestataire sur PlateformCoop.

Le travail sur le cahier des charges à soulevé des questions relatives à l’organisation du collectif des réparateurs. En effet, s’il existe une plateforme, alors il va falloir une régulation d’entrée des réparateurs dans le collectif, et donc des critères d’entrée et une entité qui va l’incarner.

Les perspectives

- faire exister le collectif des réparateurs : par l’élaboration d’une charte (droits et devoirs des réparateurs, modèle économique, arbitrages sur l’activité de la plateforme…) et en s’appuyant sur le budget contributif pour créer du lien entre les réparateurs et les faire coopérer.

On prévoit également de les impliquer dans la construction du modèle économique de la plateforme des réparateurs (abonnement ou pourcentage du CA, financement de la maintenance,des amélioration et du super administrateur,…)

- quand le chiffrage des deux logiciels sera définitif, on pourra arbitrer sur le développement d’outils de gestion.

- pour le réseau des plateformes, l’idée est de leur proposer des outils utiles pour leur développement : par exemple un atelier « Comment animer sa communauté ».

- quid du modèle économique des plateformes et de celui de PlateformCoop ?

Axe 2 – Accompagner les territoires

La première phase de 6 mois a été consacrée à mobiliser les collectivités pour qu’elles s’inscrivent dans le parcours d’accompagnement pour l’émergence de plateformes solidaires : multiples rendez-vous, diffusion d’un AMI, table-ronde pour les collectivités avec présence d’un grand témoin (Barcelona Activa).

5 collectivités se sont engagées :

- 2 agglomérations : l’une dans le Nord : La MEL, et l’une dans le Pas de Calais : Hénin/Carvin

- 3 communes : deux dans le Nord : Hellemmes et Lomme et une dans le Pas de Calais : Libercourt.

Le parcours a débuté en septembre, avec comme objectifs :

- de faire monter en compétences des décideurs locaux,

- de les accompagner à intégrer des plateformes réellement coopératives dans leur stratégie de développement territorial durable.

Les intervenants du parcours : IMT  /TILT / La Coop des Communs /Apes

Les différents partenaires construisent une boite à outils qui permettra au RTES de capitaliser et de porter l’expérimentation sur d’autres territoires en Hauts de France et au national.

Les thèmes traités dans le cadre du parcours :

  • Les enjeux sociaux et environnementaux de l'économie de plateformes et un tour d'horizon des plateformes coopératives en France
  • L'ESS et le coopérativisme
  • Plateformes coopératives : modèles économiques et outils de financement
  • Plateformes coopératives : gouvernance et outils juridiques
  • Construire des communs via le numérique: quels enjeux? L'exemple des circuits-courts alimentaires
  • Les enjeux sectoriels de la logistique urbaine et de la mobilité
  • Stratégies de partenariats ESS-collectivités (dimensions économiques, juridiques et de gouvernance)
  • Les plateformes coopératives à l'international : retours d'expériences et conclusion

Outil d’ingénierie de projet à l’oeuvre : Le diagnostic des besoins

Un préalable a été de collecter les besoins des collectivités locales en prise directe avec les problématiques ou les thématiques engagées. JC. Lipovac, élu en charge des Transitions à Lomme, résume bien les enjeux des territoires représentés sur le parcours d’accompagnement. « Nous avons un vrai besoin de construire une culture commune sur la question des plateformes. L’enjeu pour nous est de mieux nous les approprier pour qu’elles soient réellement au service du développement économique, de l’emploi et des transitions solidaires et écologiques. »

L’impact potentiel des plateformes locales et utiles dans les stratégies territoriales de développement local : observation d’expérimentations

La conciergerie Solidaire

Initiative bordelaise qui se décline au national, les concierges solidaires, personnes en réinsertion, libèrent des tâches quotidiennes les salariés, occupants de tiers-lieux et habitants. Ce modèle peut être dupliqué dans des milieux urbains mais également en rural, puisqu’il existe un modèle de conciergerie mobile à Beauvais et qu’ici c’est l’outil de plateforme numérique qui permet la mise en lien entre les usagers et les prestataires. La conciergerie réunit tous les ingrédients pour faire coopérer les acteurs locaux ( ESS et entreprises classiques) et avoir le soutien d’une collectivité, par du foncier, des aides financières, la collectivité comme apporteur d’affaires, …

Des regards croisés avec la conciergerie solidaire du Bazar Saint-So, soutenue par la MEL, ont été menés.

A partir d’une plateforme locale : TIPIMI, logiciel de prêt et d’emprunts d’objets.

Le rôle de l’Apes est de mettre en lumière la plateforme et de faire en sorte que le modèle soit essaimé auprès de la La Porte du Hainaut – communauté d’agglomération. Le projet numérique de la Porte du Hainaut peut être rapidement investi par la solution numérique de Tipimi, par la création d’un groupe privé, valorisant les prêts d’équipements et de matériels entre les services de la collectivité.

A partir d’acteurs sur une activité à fort potentiel : la cyclo-logistique

Les potentiels repérés :

- Collectero.com, start-up émergente Lilloise qui, en coopération avec Alore (Association intermédiaire), collecte tous types de déchets.

- Re-cycle, association labellisée «  Pratiques de l’ESS » par le CDESS 62, qui collecte les déchets alimentaires en utilisant un logiciel open source «  Compostix ».

- Une expérimentation d’un projet de collecte de cartons chez les commerçants du quartier de Rosendael, commanditée et soutenue par la CUD. La gestion s’effectue sans plateforme mais le développement de l’activité va nécessiter l’utilisation d’un logiciel à moyen terme.

- L’Apes a créé les conditions pour une coopération autour de la cyclo-logistique entre les services ESS et transition écologique de la Ville de Lille, l’association Alore, Lille Bike-Les Boites à vélos, au sujet de la collecte des déchets et de la mise en place de lieux répits pour les livreurs. A ce stade l’interconnaissance des acteurs est capitale.

Veille et coopérations possibles sur des projets à venir :

Les activités outillées d’une plateforme numérique telles que les échanges de biens et services, le recyclage, la livraison de marchandises sur les derniers km croisent effectivement les feuilles de route des collectivités territoriales sur les projets d’Économie Circulaire, de réemploi, la dynamique REV 3, les ambitions des PTCE labellisés. La constitution d’un réseau régional de plateformes et le soutien combinés des collectivités vont pouvoir aider le développement économique local.

Des perspectives :

- Reconduite du parcours d’accompagnement

D’autres collectivités dans le Nord et le Pas de Calais réfléchissent à des projets de plateformes numériques pour outiller les initiatives locales. En cas de reconduction du parcours, un vivier d’au moins 6 collectivités territoriales pourrraient potentiellement bénéficier de l’accompagnement  :

  • la Communauté urbaine d'Arras
  • La Porte du Hainaut – communauté d’agglomération
  • Loos-en -Gohelle
  • Bailleul
  • Béthune
  • Lille
  • ...

Chantiers en cours et en poursuite sur 2023

  • Co-construire la boite à outils et favoriser sa diffusion : capitalisation, mutualisation des ressources, des réseaux avec les différents partenaires (Optéos, TILT, RTES, La Chair’ESS, Anis Catalyst).
  • Elaboration d’un jeu de plateau : outil de sensibilisation au plateformes coopératives
  • Sensibiliser les collectivités territoriales aux plateformes du réseau en cours de construction
  • Pousser l’essaimage de modèles de plateformes nationales au local
  • Animer les territoires qui sont susceptibles d’être partie prenante d’un parcours d’accompagnement aux plateformes coopératives
  • Animer 2 temps régionaux :
  • - l’un pour faire se rencontrer collectivités et porteurs de projets de plateformes ( alimentation-livraison vélos-réparateur vélo-cyclo-logistique-circuits-courts…)
  • - l’autre pour faire témoigner et provoquer les échanges entre pairs à l’issue du parcours et de la co-construction de la feuille de route des collectivités.

Axe 3 : Infuser les bonnes pratiques / Communication

Axe 3 : Infuser les bonnes pratiques

OPTEOS a présenté le bilan des interviews réalisées avec les plateformes pour l’axe 3 du projet.Leur bilan a révélé ces éléments : les acteurs sont multi-projets, ils cherchent à trouver du sens dans leur activité, ils ne sont pas encore sur des modèles économiques très consolidés et ils privilégient le temps long à la rentabilité à court terme.L’objectif pour OPTEOS, est maintenant de consolider ce travail grâce à un parangonnage de bonnes pratiques des plateformes existantes sur d’autres territoires, géographique ou en terme d’activités, voire en croisant les problématiques rencontrées par les plateformes avec des pistes testées dans l’écosystème de Communs, notamment avec le travail de l’association Anis et du collectif Catalyst, afin de commencer à dessiner un parcours et des pratiques alignées.

Communication et transversal

Deux objectifs de communication ont été séquencés  :

1) communiquer sur le projet PlateformCoop (pour les collectivités territoriales, l’écosystème Apes, les porteurs de projets) en année 1

2) communiquer sur le réseau de plateformes et ses services (pour le grand public), en année 2.

Double objectif à tenir : le projet et ce qu’il produit.

Les réalisations

Un travail sur l’identité du réseau été mené, en partenariat avec C’com, notre prestataire.

A partir des valeurs que veulent promouvoir les plateformes dans leur activité, différents intitulés, logos et baseline ont été proposés pour définir un intitulé pour le réseau de plateformes, une base line et une identité graphique. Le choix final sera opéré collectivement lors du 1er trimestre 23.

Des supports de communication ont été réalisés :

- 4 plaquettes : à destination des collectivités, des porteurs de projet, du grand public.

- un roll up (voir ci-contre)

- Un diaporama de présentation du projet et un diaporama pour la Table ronde des collectivités

- Un onglet PlateFormCoop sur le site Apes  : documentation du projet au fur et à mesure des avancées… et documentation des fondements théoriques : 28 articles sur le site.

- Des interviews des porteurs d’initiatives et de collectivités impliquées dans le parcours

- La rédaction et la diffusion de l’AMI

Les informations font l’objet de diffusions régulières :

- dans l’infolettre mensuelle de l’Apes

- sur le site internet de l’Apes

- sur les réseaux sociaux : Facebook, Twitter et Linkedin

Participation à de nombreux événements à l’automne 2022

- le 3e forum des plateformes coopératives, à Paris, le 20 septembre : cet événement était organisé par la Coop des Communs.L’objectif de ce forum était de parler des alliances possibles entre les plateformes coopératives et les acteurs du numérique. Nous avons pu y rencontrer les plateformes nationales telles que Mobicoop, Coopcycle ou Coop Circuit dont nous projetons de promouvoir les logiciel sur le territoire du projet. L’Apes y a animé une table ronde sur le lien entre plateformes et collectivités.

- le festival Faire Autrement, à Guise, le 22 septembre. Ce temps à permis de rencontrer des acteurs de la transition numérique et de nous faire réfléchir sur les liens à établir avec le versant sud de la région dans les années à venir.

- Numérique en communs, les 28 et 29 septembre, à Lens : un temps fort des acteurs du numérique pour échanger sur les outils et les démarches de transition numérique sur les territoires auprès des habitants. La Coop des Commun et l’Apes y ont animé une table ronde sur les plateformes et les collectivités.

- Festival API Con, à Lille, les 15 et 16 septembre.

- Ces producteurs locaux en font PLUSS, les 18 et 19 novembre à Arras, organisé par l’Apes, la Communauté urbaine d’Arras et les acteurs ESS de l’Arrageois. Ce fut une bonne opportunité pour nos porteurs de plateformes d’être visibles sur leur territoire ou de rencontrer d’autres acteurs.

- Le mois de l’ESS : présentation de projet inspirants

- Atelier CRESS « le numérique comme levier d’innovation sociale »

Les perspectives 2023

  • communiquer sur l’expérimentation territoriale et sur la sortie des logiciels
  • repérage des canaux et réseaux sociaux ad hoc pour diffusion et mobilisation d’« ambassadeurs » : communecter, Tiers-lieux, CS connectés,…
  • un dossier de presse
  • diffusion des vidéos de PlateformCoop Brussels
  • intégrer des témoignages des « Sharing cities » dans la rencontre territoriale organisée par l’Apes en 2023
  • Concevoir un site Internet « portail » des plateformes et des territoires du projet.
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A télécharger...

Roll-up PlateformCoop [.PDF - 3.6 Mo]