La Ville d’Hellemmes s’est investie, avec 5 autres collectivités, dans le parcours proposé par l’Apes : il s’agit d’un cycle de qualification visant à accompagner des collectivités territoriales dans leur soutien à l'émergence et au développement d'initiatives de plateformes locales et solidaires.
Plus les esprits sont éclairés, plus ils sont libres !
Mabrouk ZOUAREG est adjoint au Maire de la Ville d’Hellemmes aux Solidarités, Inclusion, Action Sociale, .Logement et Economie Solidaire. Vice-Président du CCAS Ancien travailleur social, il dirige aujourd’hui une association nationale reconnue d’intérêt général « Plurélya ». C’est son premier mandat en tant qu’élu local, depuis juillet 2020.
La Ville d’Hellemmes s’est investie, avec 5 autres collectivités, dans le parcours proposé par l’Apes : il s’agit d’un cycle de qualification visant à accompagner des collectivités territoriales dans leur soutien à l'émergence et au développement d'initiatives de plateformes locales et solidaires.
Votre collectivité anime-t-elle une politique en matière de numérique ?
La Ville a engagé un travail important sur la sensibilisation au numérique au sein des établissements scolaires. Nous avons également mis en place un dispositif de médiateurs numériques en direction des habitants notamment ceux résidant sur les quartiers prioritaires pour lutter contre l’illectronisme. Nous faisons de la prévention de la pollution numérique, en luttant par exemple contre la surproduction de mails, qui génèrent du gaspillage d’énergie de par les serveurs surdimensionnés nécessaires. Nos deux axes d’intervention sur le numérique sont ses aspects écologiques et la prévention des inégalités : il ne s’agit pas simplement de s’assurer que les outils sont accessibles à tous, mais bien que chacun soit armé pour les utiliser au mieux.
Quel lien faites-vous entre l’économie solidaire et les plateformes ?
L’économie sociale et solidaire est une de mes délégations, mais elle est également un prisme pour toutes les actions menées par la municipalité. Les plateformes doivent elles aussi passer par le prisme de l’ESS. Il faut rester sur ses gardes par apport à des activités qui relèvent en fait du « social washing ». Le fait qu’une plateforme soit gérée par un acteur connu, dont les actions sont guidées par les valeurs de l’ESS, est une garantie pour nous que les choses iront dans le bon sens.
Y a-t-il des initiatives locales solidaires sur votre territoire qui pourraient s’appuyer sur une plateforme coopérative?
Les initiatives permettent de fédérer les acteurs. Nous souhaitons accompagner l’émergence de tiers-lieux citoyens solidaires et écologiques notament dans les quartiers prioritaires, appuyés sur des démarches participatives, avec un diagnostic territorial partagé : cette manière de faire est primordiale pour nous. Actuellement, un projet d’économie circulaire est en cours : il s’agit d’une ressourcerie inversée (on vient y déposer des objets et d’autres les récupèrent) qui occupera temporairement un ancien site commercial et pour lequel une plateforme serait utile. Avec la Ville de Lille notre commune associée et la Métropole Européenne de Lille (MEL), nous avons lancé un appel à manifestation d’intérêt qui permettra de déterminer le porteur de ce projet.
Qu’attendez-vous du parcours PlateformCoop proposé par l’Apes ?
Une forte acculturation ! N’étant pas à l’origine des spécialistes du sujet, nous avons besoin de partager des expériences, des exemples concrets, des réussites et des échecs, en France et ailleurs, pour mieux comprendre la logique des plateformes. Les débats entre participants au cycle d’accompagnement sont très riches d’enseignements pour nous. Les plateformes coopératives n’ont de sens que si elles sont partagées par le plus grand nombre.
En quoi est-il éventuellement complémentaire d’autres accompagnements dont vous avez bénéficié par ailleurs ?
Cet accompagnement est complémentaire de ceux proposés par ESS France et le RTES* et nous offre un spectre plus large pour construire un action publique cohérente. Il est important de savoir d’où vient l’ESS, quels sont ses fondamentaux pour avoir les garanties que les plateformes soient conformes aux valeurs de l’ESS. Ce parcours éclaire vraiment notre lanterne et, pour citer Voltaire « plus les esprits sont éclairés, plus ils sont libres » !
Propos recueillis le 3 janvier 2023 par Dominique Dupont.
* Réseau des collectivités Territoriales pour une Economie Solidaire