L’un des objectifs du projet PlateformCoop est de permettre aux acteurs locaux d’utiliser des logiciels libres* de plateformes adaptés à leurs activités.
Encourager l’essaimage du principe de l’échange d’objets, afin d’aller dans le sens des transitions écologique et sociale
L’un des objectifs du projet PlateformCoop est de permettre aux acteurs locaux d’utiliser des logiciels libres* de plateformes adaptés à leurs activités.
Deux logiciels sont en cours de développement : pour outiller l’échange de biens et de services et pour la réparation de vélos : interview de Marie-Charlotte Woets, en charge du réseau de plateformes.
Quels sont les éléments qui ont présidé au choix de ce logiciel ?
Deux acteurs du réseau de l’Apes avaient développé des logiciels pour favoriser l’échange d’objets entre particuliers : des objets du quotidien pour l’association Tipimi et des équipements sportifs pour Shareathlon.
Ces logiciels étaient des outils propriétaires, c’est à dire réservés au seul usage privé de ces acteurs.
Dans le cadre de PlateformCoop, l’Apes, qui a constaté l’essor important des objetothèques (lieux physiques ou numériques d’échanges d’objet) au niveau national, a donc proposé de mettre en œuvre les mêmes fonctionnalités grâce à un logiciel libre*.
L’intérêt est de mettre à disposition un outil qui soit réutilisable par toutes les structures qui souhaitent impulser l’échanges d’objets ou de services, quelque soit le secteur géographique.
A terme, l’existence de cet outil (baptisé EBS, pour Échange de Biens et de Services) permet aux acteurs de ne pas être freinés par de lourdes dépenses d’investissement liés au développement d’un logiciel et encourage donc le développement d’échanges sur un territoire.
Quelle a été la méthode de travail ?
Les fonctionnalités essentielles (verser un objet sur une plateforme pour le rendre disponible à de l’emprunt) avaient déjà été identifiées par Tipimi et Shareathlon. Elles ont donc été reprises dans le logiciel libre en y ajoutant de nouvelles fonctions auxquelles les acteurs avaient dû renoncer en raison de contraintes budgétaires.
Le choix du prestataire a été réalisé dans le cadre d’un appel d’offres ouvert régi par le Code des marchés publics. C’est une coopérative lilloise « Les Tilleuls », qui a remporté le marché, en proposant une réponse axée sur les logiciels libres.
Des logiciels libres existaient sur l’échange de biens et de services mais ne correspondaient pas suffisamment aux besoins des acteurs déjà engagés.
Le choix technique a donc été fait de se baser sur une boîte à outils libre existante : Symphony, qui a servi de base pour développer l’application.
L’intérêt d’utiliser Symfony, créé en France et dont Les Tilleuls sont contributeurs, est qu’il est très largement utilisé par de nombreux développeurs et conçu pour qu’une communauté puisse le faire évoluer : le logiciel EBS sera donc à la fois libre au niveau juridique et également facilement installable et modifiable pour coller au plus prés aux besoins de futurs acteurs.
Quelles sont les fonctionnalités du logiciel ?
La fonctionnalité essentielle est de permettre à un usager ou à une structure de mettre à disposition un objet ou un service sur une plateforme. Ce logiciel libre présente l’avantage de pouvoir s’adapter à de multiples projets, car des modules de réservation programmée, de « chat » en ligne,... sont déjà intégrés.
Il pourrait par exemple s’adapter à de la location touristique.
Il faut bien entendu que les projets s’inscrivent dans les valeurs de l’économie solidaire : quand un projet est dans ce cas de figure, il aura accès avec l’EBS à un logiciel accompagné d’une notice d’utilisation suffisamment claire pour que n’importe quel développeur puisse s’en saisir facilement et l’adapter aux besoins spécifiques du projet.
Quels sont les enseignements de ce travail ?
Au fil de l’eau, nous avons pris conscience que la valeur d’une application ne résidait pas dans son codage informatique, mais que c’était bien dans les fonctionnalités imaginées par des acteurs pour digitaliser une pratique physique que résidait la plus-value d’un outil.
Autre enseignement à plus long terme : les objetothèques sont souvent portées par des associations qui ont peu de moyens financiers. Ce logiciel EBS leur donnera l’opportunité de passer au numérique pour élargir leur offre.
L’idée est ainsi d’encourager l’essaimage du principe de l’échange d’objets, afin d’aller dans le sens des transitions écologique et sociale.
* Définition d’un logiciel libre : Un logiciel libre est un logiciel dont l'utilisation, l'étude, la modification et la duplication par autrui en vue de sa diffusion sont permises, techniquement et juridiquement, ceci afin de garantir certaines libertés induites, dont le contrôle du programme par l'utilisateur et la possibilité de partage entre individus.