L’un des objectifs principaux du projet PlateformCoop est de permettre aux acteurs locaux d’utiliser des logiciels de plateforme sous licence libre adaptés aux différentes activités repérées.
1er logiciel : la réparation de vélos
L’un des objectifs principaux du projet PlateformCoop est de permettre aux acteurs locaux d’utiliser des logiciels de plateforme sous licence libre adaptés aux différentes activités repérées.
Deux logiciels sont en cours de développement pour outiller l’échange de biens et de services et pour la réparation de vélos : interview de Marie-Charlotte Woets, en charge du réseau de plateformes.
Quels sont les éléments qui ont présidé au choix de ce logiciel dédié à la réparation de vélos ?
Au départ, le besoin qui avait été présumé portait sur la livraison à vélo. L’Apes était donc en lien avec les Boites à vélo et Lille Bike sur cette question. Or, il s’est avéré qu’un logiciel existait déjà au niveau national : CoopCycle, géré par une fédération de coopératives.
Et, début 2022, un nouveau phénomène inquiétait fortement les acteurs locaux de la réparation : l’arrivée d’un nouveau protagoniste national de la réparation de vélo. Sa communication écrasante tendait à faire disparaître les acteurs locaux et sa politique de recrutement, se targuant de former des réparateurs en 3 jours, mettait en péril à terme des emplois de qualité… Les réparateurs locaux, déjà à la peine pour assurer leur pérennité, ont eu très peur de l’uberisation de leur métier.
Quelle a été la méthode de travail ?
L’Apes a rapidement constitué un groupe de travail des réparateurs sur le territoire de la MEL, en adressant l’appel à participation à tous types de réparateurs : les ateliers – associatifs ou non, les réparateurs à domicile, les ateliers d’aide à la réparation, les vendeurs de vélo faisant de la réparation,…
Une vingtaine de structures*, auxquelles se sont joints l’Association Droit Au Vélo et l’Heureux Cyclage (réseau national d’ateliers vélo solidaires), ont répondu présentes et ont confirmé le besoin. Un groupe de travail s’est constitué pour rédiger le cahier des charges du logiciel, avec l’appui de Cliss 21.
Quelles sont les fonctionnalités du logiciel ?
Pour répondre aux besoins immédiats des cyclistes (une panne quand on est loin de chez soi, par exemple), le choix s’est porté sur une application téléchargeable sur téléphone.
L’application permet la prise de rendez-vous en ligne sur des créneaux alimentés par les réparateurs, l’auto-diagnostic de la panne par les cyclistes (pour que le réparateur sache s’il a la compétence et réoriente sur un autre sinon) et génère un carnet d’entretien du vélo.
Un “chat” en ligne permet des échanges directs entre cycliste et réparateur.
L’appli est complétée par des fiches qui présentent les compétences, le projet politique (le cas échéant), les coordonnées et les horaires de chaque réparateur. Elle sera disponible en décembre 2023.
Quels sont les enseignements de ce travail ?
Il est rapidement apparu que le logiciel était un support à la création d’une communauté de réparateurs qui souhaitent coopérer ensemble à la poursuite de plusieurs objectifs, plus larges que la seule mutualisation d’un logiciel :
- une meilleure visibilité de l’activité de réparation de vélos
- une professionnalisation et une reconnaissance de leurs compétences (il n’existe pas de code NAF, de diplômes ou de certification de la profession)
- une mutualisation des compétences et des lieux d’exercice
- une résistance à l’isolement de réparateurs, qui exercent souvent en statut précaire d’auto-entrepreneur
et, bien sûr, un engagement commun pour un monde plus cyclable !
NB : Le groupe cherche à associer des réparateur hors du territoire de la MEL. Faites passer l’info !
* parmi lesquelles La Bici, Le Bus à Biclou, Les Jantes du Nord, Recycle Moi,...