Webinaire du 9 mars : La dynamique PLUSS et ses 10 balises larguent les amarres !

Rassemblant une centaine de personnes de tous horizons, le webinaire du 9 mars a marqué dans l'enthousiasme le coup d'envoi de la dynamique autour de la Production Locale Utile Solidaire et Soutenable (PLUSS) qui s'inscrira autour de rencontres et événements sur les territoires de la région durant deux ans. Retour sur cette rencontre encourageante avec des témoignages de participants !

Quand quelqu’un a proposé d’ajouter aux dix balises de la production locale une onzième intitulée le bonheur, et que d’autres ont décrit leurs initiatives et leurs envies de participer aux suites, on s’est dit que le navire avait bien levé l’ancre… Cette rencontre sous forme de webinaire a réuni plus d’une centaine de personnes (70 autres n’ont pu y participer) autour du top départ du chantier consacré à cette dynamique ambitieuse par l’Apes et ses partenaires*#1.

D’où vient cette idée de prendre la production locale comme socle pour fédérer les énergies dans et au-delà de l’ESS ? Gérard Dechy, vice-président de l’Apes, en a retracé le parcours : ce constat pendant le confinement de toutes ces initiatives solidaires spontanées (fabrication de masques, soutiens aux jeunes…) lancées par des citoyens confrontés à la crise, cette idée ensuite que la pandémie pouvait être vue, drôle de paradoxe, comme une possibilité d’avancer plus vite vers une autre société, ce groupe de travail à l’Apes qui a voulu prendre le local comme levier de cette transformation, « car c’est à l’échelle locale qu’on expérimente, innove », et qui s’est attelé à repérer les 10 balises indispensables d’une démarche progrès globale, puis cette dynamique imaginée pour fédérer toutes celles et ceux qui agissent contre une mondialisation débridée, en allant chercher des alliances avec les consom’acteurs avides de circuits courts, de soutiens à leurs libraires indépendants, et les PME ancrées dans le territoire pour se compter, se conter, se parler, se rassembler…

On a pu entendre des témoignages d’acteurs qui cochaient certaines de ces balises. Comme cette plateforme de coopération et de mutualisation locale (Ozmoz) née en Picardie et qui est essaimée ailleurs en région. Elle relie des entreprises classiques, des structures d’insertion et des organismes de formation en pariant sur la stratégie gagnant-gagnant. Ou ce tiers-lieu roubaisien (Plateau fertile) dédié au textile relocalisé travaillant avec les grandes marques et soutenant des jeunes créateurs, croisant des compétences aussi bien créatives, entrepreneuriales que citoyennes et sociales. Ou encore ces projets d’énergie renouvelable soutenus par des citoyens du Pas-de-Calais (Energie Citoyenne) débouchant sur des microchaufferies communales en rural et la production de bois local déchiqueté assurée par des structures d’insertion…

Avec Christophe Lemoine**#2, on a parlé de ces besoins d’animateurs, de passeurs, comme l’Apes et d’autres, pour que la mayonnaise prenne, de ces besoins de lieux aussi pour se rencontrer, de ces tentatives d’essaimer les expériences inspirantes en les adaptant aux divers terreaux, de cette nécessité d’apprendre à coopérer ensemble, habitants, élus, acteurs économiques et autres, ce qui ne se fait pas spontanément, de l’intérêt d’améliorer ses pratiques sans se culpabiliser de ne pas être encore parfaits, et aussi de faire bouger les cadres politiques, alors que les élections régionales, puis présidentielles apparaissent à l’horizon, tout cela dans un esprit à la fois utopiste et pragmatique…

Avec Luc Belval, Président de l’Apes, on a fini en ouvrant des perspectives pour les mois à venir : repérer les initiatives, les valoriser, organiser des rencontres sur les territoires, coconstruire des communautés territoriales apprenantes, avec le soutien de l’Apes, de tous ceux qui nous rejoindront, et surtout, surtout, ne pas lâcher le gouvernail !

Pour rejoindre la dynamique, signalez-vous sur ce questionnaire : https://link.infini.fr/contribpluss
ou contactez-nous : contact@apes-hdf.org – 03 20 30 98 25


* le CNFPT, la MRES, les clubs cigales, collectif Ensemble pour le climat en Avesnois, Energethic, La compagnie des tiers-lieux, Marmeet, le club Noé, Anis, Catalyst,…
** acteur de terrain de l’ESS, maître de conférences à l’Université de Valenciennes et membre du collectif Ensemble pour le climat en Avesnois et du collectif Pacte pour la transition

Témoignages de participants

Je vois un engouement depuis le confinement pour nos thématiques »

Réjane Roger, directrice de la Maison de l’Environnement de Dunkerque

 

"Je dois dire que ça m’a fait du bien de participer à ce webinaire, je me suis sentie faire partie d’un collectif rassemblé autour des mêmes valeurs. Cela me porte, quand je m’inquiète pour la planète, que je me dis qu’il faut du temps pour rassembler et qu’on n’a plus le temps !
Dans cette période où l’on ne peut pas se réunir physiquement, on a du mal à garder le lien avec les autres acteurs. J’ai pu repérer pendant la rencontre plusieurs acteurs du Dunkerquois avec qui j’ai pris langue ensuite.
Je salue l’impulsion donnée par l’Apes qui fait tout ce travail de veille, d’analyse, de réflexion que l’on n’a pas le temps de faire quand on œuvre sur le terrain. Pour ce qui nous concerne, nous œuvrons déjà à valoriser les initiatives du territoire avec la série pour agir*#3 et nous sommes intéressés pour mettre en évidence auprès des élus notre valeur, au sens de ce qu’on vaut, c’est à dire notre utilité sociale, et les outils de l’Apes nous apportent beaucoup. Je constate depuis le début du confinement un engouement pour nos thématiques d’environnement et de solidarités : un groupe du Dunkerquois travaille sur une monnaie locale, des parents d’élèves se passionnent pour un potager partagé, un village de tiny houses fait le buzz… Il y a de l’ébullition. Les gens se questionnent sur le monde d’après. Qu’en fait-on ?
Pour notre part, nous sommes intéressés pour relayer la dynamique sur la production locale et mobiliser les forces vives autour de cette question."

* http://maison-environnement.org/serie-pour-agir/

Réjane Roger

« Les 10 balises forment une colonne vertébrale pour cheminer ensemble »

Joseph Hemar, co-président de l’association régionale des clubs cigales de finance solidaire

 

"Nos clubs sont très investis dans le développement économique local et les cigaliers sont très regardants sur les critères de création d’emplois, de développement durable, de circuits courts… Dans mon club, nous avons par exemple financé et accompagné un magasin fermier. La démarche de l’Apes donne de la cohérence aux actions. Habituellement, l’un tire un fil, un autre un autre fil, et on a tendance à s’y perdre. Les 10 balises peuvent être une colonne vertébrale pour cheminer ensemble. On va au fond des choses, c’est intéressant, sachant qu’il faudra vulgariser la démarche pour toucher un public plus large. Faisant partie du collectif ESS arrageois, je suis prêt à travailler sur cette dynamique avec les acteurs intervenant sur ce territoire." https://www.cigales-hautsdefrance.org/

 

Joseph Hémar

« On a besoin d’alliances stratégiques au service des projets »

Sophie Cauwet, Cohose, facilitatrice d’aventures solidaires


« J’accompagne des projets collectifs comme le village éco-solidaire de la Visitation à Boulogne-sur-Mer, qui fédère beaucoup d’envies de personnes d’horizons divers. Je cherche à créer des synergies en faisant du lien dans une démarche systémique.
J’ai participé au webinaire de l’Apes car la question du local me porte, je suis persuadée que les solutions se trouvent dans les dynamiques au niveau des territoires. J’ai aussi apprécié ces visions ouvertes, décloisonnées. On a besoin d’alliances stratégiques entre entreprises, collectivités, citoyens, toutes les bonnes volontés au service des projets de territoires.
La synthèse finale me correspondait parfaitement : il faut du collectif, mais ça s’organise, il faut apprendre à faire ensemble, et cela demande de l’accompagnement. C’est ce que je constate dans le collectif Act’ESS dans le Boulonnais, dont je fais partie. Les gens sont d’accord pour des dynamiques collectives, mais n’ont pas le temps de les animer. Il faut des gens pour animer, mettre en lien, faire la veille… J’ai parlé à des partenaires de cette dynamique à enclencher. Plusieurs sont d’ores et déjà d’accord pour participer à un temps d’échanges pour monter en compétences sur leur impact social et comment le valoriser. »

https://www.facebook.com/cohose/

 

Sophie Cauwet Crédits CERDD