Retour sur la matinée des communs

Les communs, quel est le point de départ ?

En 535 ap.JC, le code Justinien définissait 4 types de propriétés pour les choses qui nous entourent. Il y a avait alors

  • les Res Nullius (n'appartenant à personne),
  • les Res Privatae (appartenant à des individus),
  • les Res Publicae (appartenant à l'Etat)
  • les Res Communes (appartenant à tous).

Les biens communs, comme l'air ou l'eau, devraient alors être gérés par tous et pour tous. Mais en 1968, Garrett Hardin, un célébre écologue américain démontre que l'espèce humaine est incapable de gérer une ressource commune sans la tarir : c'est "La tragédie des communs"".

Toutefois, en 2009, Elinor Ostrom, prix nobel de l'économie pour son travail sur les biens communs prouve le contraire.

 

Que faut il pour qu'un commun soit un commun ?

Pour qu'il y ait commun, il faut qu'il y ait avant tout une ressource, matérielle ou immatérielle, finie ou non. Cette ressource a alors de la valeur aux yeux de la communauté qui l'exploite. Ça peut être l'eau ou l'air, mais aussi un lieu, de la connaissance, des supports numériques... Afin d'éviter "la tragédie des communs", il est essentiel que les membres de la communauté construisent ensemble les règles d'utilisation de la ressource. Elles doivent être claires, accessibles et modifiables par chacun des membres concernés.

 

La vie de la communauté

La vie de la communauté repose sur les règles construites et partagées par tous, des outils d'aide à la décision et de gestion de conflits sont alors mis en place (outils numériques ou non). La vie d'une communauté dépend souvent d'un noyau dur, un groupe moteur. Celui-ci vit au rythme des entrées et sorties au sein de la communauté et se nourrit de l'énergie apportée par ces membres. Il ne pourrait y avoir de commun sans ces communautés mouvantes.

A noter, peu de membres sont pour une horizontalité complète et reconnaissent le leadership de celui qui propose, qui explore. S'il arrive que plusieurs leaders s'affirment, alors il peut y avoir séparation des communautés ou application d'un droit à l'exclusion. Quand cela arrive, la séparation des communautés est vue comme très positive et plutôt sain.

La logique des communs est de recréer de la stabilité dans un monde instable. Entre mouvance et stabilité, tout repose sur les règles établies.

 

La place de l'Apes dans tout ça ?

La Chambre des Communs, issue des travaux et réfléxions des acteurs de l’écosystème régional oeuvre à  structurer et soutenir la mise en oeuvre d’une gouvernance économique et sociale spécifique sur les communs. De plus, une structure européenne à la convergence entre ESS et biens communs est actuellement en émergence. Il est essentiel de continuer à explorer ce qui nous rassemble, Ess et communs.

Une invitation à coorganiser un séminaire sur l'ESS et les communs pour Février 2018 a été faite à l'Apes, à suivre donc !

 

Vous voulez aller plus loin ?

Une petite vidéo pour illustrer tout ça : #DATAGUEULE42

Et pour en savoir bien plus : La Chambre des Communs

 

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