Portrait d'Olivia Ruel-Mailfert, chargée de mission Amélioration des pratiques etc

"L'Apes, c'est l'utopie réaliste !"

Quel est ton pedigree ?
J’ai toujours été investie de manière bénévole dans de multiples associations, mais ne pensais pas qu’il était possible d’en vivre. J’ai, de ce fait, eu un parcours en entreprise classique après une école de communication. Mais je trouvais de plus en plus difficile ce grand écart et avais besoin de donner du sens à ma vie professionnelle. Le mot « ESS » est alors arrivé à mes oreilles.  J’ai  intégré le Master de Valenciennes, qui semblait totalement adapté aux salariés en reconversion. Après un stage en coopération internationale, j’ai trouvé un job chez Lianes Coopération. Je m’attachais à créer du lien avec l’ESS, encore peu existant à l’époque. Quand j’ai découvert l’Apes, je me suis dit : OUAHOU ! Un lieu qui lance sans cesse de nouveaux projets, qui joue la transversalité et met en cohérence valeurs et pratiques, il n’y en a pas tous les jours sous les pattes d’un cheval ! Elle représentait la structure idéale où j’adorerais travailler un jour (sans penser que c’était possible)… et finalement… le rêve devint réalité en 2015.

Quelle est ta mission à l’Apes ?
Je travaille sur diverses thématiques : il y a d’abord l’amélioration des pratiques avec la démarche progrès, qui permet d’accompagner les organisations souhaitant mettre plus de cohérence entre leurs pratiques et leurs valeurs. Ces derniers temps, nous avons davantage creusé le chantier des RH (Richesses Humaines), extrêmement dynamisant. Nous avons structuré un groupe de consultants aux compétences complémentaires, que nous animons avec une approche de coopération plutôt que de concurrence. Avec la crise sanitaire, j’ai eu la marge de manœuvre pour adapter les modalités d’accompagnement, afin d’être au plus près des besoins des acteurs : création d’une communauté apprenante, mise en place d’outils numériques (MOOC, espace ressources…)... Tout ceci donne un vrai sens au travail réalisé.
Dans la continuité, je travaille également autour de l’évaluation de l’impact social, ce qui m’a permis de découvrir la structuration d’une recherche-action.
Enfin, j’interviens sur la dimension « du local au global », par plusieurs actions : le développement du partenariat avec le GRDR sur des actions de coopération internationale, l’animation d’un groupe de réflexion avec les administrateurs et enfin la représentation au niveau national (avec le MES) et international (RIPESS Europe). Je crée du lien entre les différentes échelles et me déplace régulièrement ailleurs en France et à l’étranger, ce qui m’apporte un autre point de vue sur l’ESS.

Qu’est-ce qui t’intéresse dans cette association ?
C’est sa souplesse et sa capacité d’innovation. On a une réflexion globale, on essaye de partir des demandes du terrain, et on adapte nos réponses. Du coup, on peut expérimenter de nouvelles voies. J’apprécie beaucoup la confiance que nous accordent dirigeants et administrateurs. Et ce n’est pas dans tous les boulots qu’on nous donne ce droit à tester, quitte à se planter.
Par ailleurs, on travaille avec des personnes et des champs très divers : les acteurs, les collectivités, les chercheurs, et cela nous nourrit. Au coeur des relations et des réseaux, on passe notre temps à mettre les gens et les projets en lien. On est un lieu de croisements entre des gens différents, et on amène des réflexions sur l’ESS qui peuvent ensuite s’essaimer, comme le travail sur l’EFC ou l’évaluation d’impact social.
Ensuite, il y a une vraie adéquation entre les pratiques et les valeurs : on met en œuvre les valeurs défendues de manière concrète. C’est le cas d’un chantier mené sur nos conditions de travail. Il y a une réelle écoute des salariés de façon à ce que l’équilibre vie pro-vie perso soit davantage pris en compte. De manière générale, ici, on essaye de placer le bien-être avant la rentabilité. Et ça se sent tant dans les relations avec les collègues (bienveillance, entraide et cohésion d’équipe sont de mise) comme avec les administrateurs.

Autre particularité de l’Apes : on ne cherche pas à créer un pré carré pour s’y installer. Si on lance une expérimentation et qu’elle marche, le but est qu’elle s’autonomise et que les acteurs se l’approprient. Cela a été le cas par exemple des travaux autour de l’alimentation responsable. Quand la dynamique a été portée par d’autres, nous nous sommes emparés d’autres sujets.
Enfin, il y a une émulation au sein de la Maison Stéphane Hessel avec les autres organisations de l’ESS qui y ont leur bureau. Ca se croise, ça crée des liens, professionnels et parfois même amicaux, ça ouvre la porte à des projets nouveaux !
Pour résumer, pour moi, l’Apes c’est OUAHOU ! Je ne m’ennuie jamais et je suis toujours aux anges à l’idée de travailler ici !

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